Le challat de Tunis

affiche du film : Le challat de Tunis

Durée
1H30

Année
2014

realisation
Kaouther Ben Hania

Production
Habib Attia, Julie Paratian, Paul Scherzer

Scénario
Kaouther Ben Hania

Pays/Langue
Tunisie

Où regarder ?
Bibliothèque Numérique, Univers Ciné

RÉSUMÉ

Dans les années 2000, une rumeur à Tunis raconte qu’un homme à moto, armé d’un rasoir, mutilerait les fesses des femmes. Les histoires les plus folles circulent à son sujet. Le Challat, “le balafreur”, devient une figure mystérieuse mêlant fantasme et terreur. Tout le monde en parle, mais personne ne l’a jamais vu.
Dix ans plus tard, une réalisatrice décide d’enquêter sur cette légende urbaine.

La genèse du projet

En 2003, Kaouther Ben Hania apprend l’existence du « Challat », un homme accusé d’agresser des femmes en Tunisie. Ce personnage mystérieux devient le centre de nombreuses rumeurs. Mais personne ne sait qui il est. Elle décide alors de réaliser un documentaire pour enquêter sur cette histoire. Toutefois, sous le régime de Ben Ali, la presse est contrôlée, rendant l’enquête impossible. Les informations restent floues, et elle commence à douter de l’existence même du Challat, abandonnant ainsi son projet.

L’évolution du projet et les choix artistiques de la réalisatrice

En 2008, elle soutient un mémoire universitaire intitulé Le documenteur : la fiction avec ou contre le documentaire ?. Elle y explore le concept de documenteur, une fiction fondée sur une réalité probable, et qui, grâce à la forme documentaire (archives, documents), donne l’illusion d’une réalité incontestable. Dans le documenteur, le « faux » sert à interroger la « vérité » du documentaire.

En 2009, avec son documentaire Les imams vont à l’école, Kaouther prend conscience de l’impossibilité de reproduire la réalité telle qu’elle est. Elle réalise que l’objectif d’un documentaire n’est pas de reproduire le réel, mais de l’interroger à travers un point de vue subjectif. Cette compréhension lui permet de réécrire son projet sur le Challat.

En 2011, la révolution tunisienne marque un tournant décisif. Le renversement du régime de Ben Ali lui permet d’accéder à des informations et archives jusque-là inaccessibles. Elle découvre que le vrai Challat n’a jamais été incarcéré, et que Jallel Dridi, un repris de justice, a été emprisonné à sa place. Kaouther le rencontre et est immédiatement séduite par ce personnage. Elle choisit Jallel pour incarner le rôle du Challat dans son film, où il devient l’acteur d’une supercherie policière.

Le film qui en résulte devient une recherche constante d’équilibre entre fiction et documentaire. Pour en savoir plus sur les choix audacieux de la réalisatrice, consultez le dossier de presse et visionnez le film.