Durée
1H28
Année
2020
realisation
Manele Labidi
Production
Jean-Christophe Reymond
Scénario
Manele Labidi
Pays/Langue
France, Tunisie
De retour à Tunis après des années en France, Selma ouvre un cabinet de psychanalyse et découvre un pays en quête de repères, où chaque patient bouscule ses certitudes.
J’avais envie de filmer la Tunisie et, en particulier, sa classe moyenne, celle qui vit le plus grand tiraillement entre modernité et tradition, écrasée par l’endettement et par l’hypocrisie liée aux questions de la sexualité et de la religion.
D’ailleurs, la religion est traitée en creux. C’est un élément qui structure la vie de mes personnages, mais ce n’est pas le cœur du récit. Le film est une fiction, pas un documentaire. Je pars d’une base réaliste, et les personnages sont des hybrides entre réalité et fiction. J’ai voulu éviter à tout prix de tomber dans une sociologie primaire : pas de père macho et autoritaire, ni de pauvre femme opprimée. J’ai cherché à bousculer les représentations : Un imam jeune et ouvert, une mère de famille gardienne du temple, un père obsédé par la réussite scolaire de sa fille, un policier incorruptible, le personnage de Raouf confus dans son genre malgré une virilité méditerranéenne exacerbée en apparence.
Le film n’est pas dogmatique, je ne défends aucune thèse en particulier. J’ai essayé de mettre en scène des personnages confrontés à des conflits « banals et quotidiens » : élever des enfants, lutter contre une addiction, questionner son identité sexuelle, vouloir quitter sa famille pour vivre l’aventure, traverser une crise de couple… Ce qui m’intéresse, ce sont leurs contradictions, leurs petites lâchetés, leurs raisons, leur courage, leur morale. Tous mes personnages sont traversés par une forme de mélancolie. Et ce sont les ruptures de ton comiques qui les rendent complexes, humains… et donc universels.