Nous

Nous d'Alice Diop
affiche du film : Nous

Durée
1H55

Année
2020

realisation
Alice Diop

Production
Sophie Salbot

Scénario
Alice Diop

RÉSUMÉ

Un voyage le long de la ligne B du RER, à la rencontre de celles et ceux qui habitent ces lieux indistincts que l’on appelle la banlieue. La cinéaste revisite le lieu de son enfance et croise des mondes qui s’ignorent, révélant au grand jour les vies jamais racontées. Un mécanicien à la Courneuve, des fidèles commémorant la mort de Louis XVI à la basilique Saint-Denis, une infirmière visitant ses patients, des jeunes profitant de la quiétude de l’été, un écrivain à Gif-sur-Yvette, le suiveur d’un équipage de chasse à courre. Chacun est la pièce d’un ensemble. Un possible «Nous».

DOSSIER DE PRESSE

Réflexions sur l’identité nationale après les attentats en France

L’écriture de ce documentaire commence dans le contexte de la marche du 11 janvier 2015, après les attentats de Charlie Hebdo. Le quotidien Libération affiche en gros titre le lendemain : « Nous sommes un peuple ». Alice Diop se souvient alors des visages majoritairement blancs qui composaient la foule. Pour elle, cette unité affichée cachait une réalité plus complexe. Sa couleur de peau, en particulier, lui a valu deux confrontations perturbantes. Ces expériences personnelles l’amènent à réfléchir à la fracture sociale qui divise la France. Dans cet élan de solidarité, elle s’interroge : où sont les autres ? Qui se cache derrière ce « nous » proclamé ? De quel peuple parle Libération ?

C’est précisément en 2015, au moment des attentats, qu’Alice Diop relit Les Passagers du Roissy Express de François Maspero. Elle décide alors de s’inspirer de son approche. Elle explore le territoire sans idée préconçue, avec le désir de comprendre de manière empathique ce qui unit une communauté composée de personnes si différentes. Contrairement à Maspero, cependant, elle choisit de se positionner à l’intérieur de ce « nous ». Ses archives familiales deviennent alors une partie intégrante de l’histoire. Elle filme pour combler l’absence de ces archives manquantes, ces moments non enregistrés, tout ce qui a disparu. Elle s’engage ainsi à recueillir les traces d’autres vies.

Alice Diop : récits oubliés et construction d’un ‘nous’ inclusif

Alice Diop cherche ce que nous avons en commun avec l’autre, même avec celles et ceux qui semblent les plus éloignés. Elle observe et écoute attentivement. Lorsqu’elle filme Ismaël luttant contre le froid dans son camion, ou pendant son appel émouvant à sa mère, elle capte des moments humains fondamentaux. Ce n’est pas un migrant ou un sans-papier qu’elle filme, mais un individu singulier, traversant des épreuves que chacun.e peut comprendre.

En adoptant une démarche d’empathie et de reconnaissance mutuelle, Alice Diop propose une voie vers la construction d’un « nous » inclusif et solidaire. Elle cherche à rassembler ces mondes fracturés, mais veut surtout rendre visibles celles et ceux absents des récits nationaux.

Alice Diop utilise le cinéma comme outil de mémorialisation. Elle souhaite honorer ces histoires oubliées et rétablir leur place dans la narration nationale. À travers ses films, elle part à la recherche de récits, de visages et de corps effacés par le récit dominant.

En mettant en lumière ces récits marginalisés, Alice Diop contribue à élargir notre compréhension de l’histoire collective. Elle insiste sur l’importance de reconnaître toutes les voix dans la construction de l’identité nationale.

Lien vers le dossier de presse :

NOUS