Matar a Jesús

affiche du film : Matar a Jesús

Durée
1H39

Année
2018

realisation
Laura Mora

Production
Diego RAMIREZ, Alex ZITO, Ignacio REY, Maja ZIMMERMANN

Scénario
Laura MORA, Alonso TORRES

Pays/Langue
Colombie

Où regarder ?
Amazon Prime, Univers Ciné

RÉSUMÉ

Après l’assassinat de son père, Paula mène sa propre enquête, elle retrouve le sicario responsable de sa mort et se rapproche de lui.

NOTE D’INTENTION DE LA RÉALISATRICE

Une tragédie personnelle

« J’avais 22 ans lorsque mon père a été assassiné en 2002. J’étais dévastée et je ne parvenais pas à faire mon deuil. Après cette tragédie, je suis partie faire mes études de cinéma en Australie pour échapper à la ville de Medellin. Un soir, j’ai rêvé que j’étais sur une colline qui surplombait Medellin. Un garçon s’est assis près de moi et m’a dit : « Je suis Jesús, j’ai tué ton père ». À la suite de ce rêve, et pour la première fois depuis des années, j’ai pu trouver la force d’écrire. J’ai d’abord rédigé une cinquantaine de pages qui ont pris la forme d’un dialogue avec Jesús. C’est ainsi qu’est né le film. »

Une réflexion sur la justice et la résistance

« Matar a Jesús est une réflexion sur la notion de justice, le désir de vengeance et le pardon. Le pardon est très intime et il est souvent associé à la foi. Je vois ce film aussi comme un acte de résistance, car lorsque l’appareil judiciaire s’effondre et ne fait pas son travail, il est difficile de ne pas céder à la tentation de faire justice soi-même. Résister et cesser de nous entretuer est le grand défi que nous devons mener en Colombie afin de briser le cycle de la violence. »

Un pays marqué par la violence

« Depuis plusieurs décennies, la Colombie n’a cessé d’être le théâtre d’une violence fratricide impliquant la guérilla armée, des guerres sanglantes de territoires des narcotrafiquants, la corruption endémique des fonctionnaires de l’État, etc. Dans ce contexte, la mort se trouve au coin de la rue avec des jeunes sicarios qui exécutent leurs contrats en tirant à bout portant sur leurs victimes.

Entre l’an 2000 et 2002, 9931 personnes ont été tuées dans les rues de Medellin et « l’un de ces morts était mon père ». La ville est un personnage à part entière de cette histoire, filmée avec une approche documentaire. Car des enjeux d’évolution de la ville dépendent les trajectoires de vie de ses habitants. »

L’humanisation de l’assassin

« Au fil de l’écriture du scénario, s’est fait jour la nécessité d’humaniser l’assassin de mon père. Les années passées avaient permis à la catharsis de s’installer. La collaboration à l’écriture du scénario d’Alonso Torres m’a apporté une distance critique supplémentaire. »

Un réalisme brut et authentique

« Le parti pris ensuite a consisté à travailler avec des acteurs non professionnels qui ont ainsi offert le réalisme de leur personnage. Je dirigeais sans scénario, leur permettant de s’approprier leur personnage avec leurs propres mots. »

Pour ne pas dévoiler des éléments clés du film, je préfère ne pas partager la suite de la note d’intention de la réalisatrice. Vous pouvez la découvrir en suivant le lien ci-dessous :