Mambar Pierrette

affiche du film : Mambar Pierrette

Durée
1H33

Année
2023

realisation
Rosine Mfetgo Mbakam

Production
Geoffroy Cernaix, Rosine Mfetgo Mbakam

Scénario
Rosine Mfetgo Mbakam

Pays/Langue
Cameroun

Où regarder ?
Bibliothèque Numérique

RÉSUMÉ

À Douala, Pierrette se bat contre les éléments et les difficultés quotidiennes pour maintenir son atelier de coutures à flot et subvenir aux besoins de sa famille.

DOSSIER DE PRESSE

Le cinéma de l’incertitude

À travers des appels visio avec sa famille restée au Cameroun, Rosine Mbakam se rend compte que ses incertitudes personnelles résonnent avec celles de sa cousine Pierrette. Cette expérience partagée devient le cœur du film : deux femmes, de la même génération, vivant dans deux pays différents mais confrontées aux mêmes défis. « Raconter Pierrette c’est aussi raconter les histoires d’autres femmes. »

Cette incertitude commune fait place à des questionnements plus larges : « Qu’est-ce qui fait qu’en tant que Noirs, Africains on vive encore dans ces conditions alors qu’on est submergés de richesses ? Qu’est-ce qui fait que Pierrette doit se démener pour payer la rentrée scolaire de son fils alors qu’elle est dans un pays où il y a des ressources ? »

Le cinéma de l’adaptation

Cette incertitude et ces questionnements ne sont pas une fatalité pour Rosine Mbakam. « Je trouvais que la réaction de Pierrette face aux inondations permettait de raconter ce quotidien au Cameroun, un quotidien qui peut, du jour au lendemain, être déstabilisé, mais où des solutions émergent grâce à une communauté qui sait se mobiliser. »

À l’image de ses proches, le cinéma de Rosine Mbakam s’adapte : « Je ne crée pas le cinéma, je peux le susciter par ma manière d’organiser les choses, par mon dispositif, mais le cinéma est déjà là et je dois juste le réceptionner. » Avec cette idée en tête, ce sont ses proches qui jouent leur rôle. Elle s’adapte à elleux, à leur histoire et trouve un moyen de leur communiquer ses intentions de réalisatrice.

Mais adaptation ne veut pas dire doute, Rosine Mbakam sait ce qu’elle veut.

Cinéma de l’affirmation

Dans son approche cinématographique, Rosine Mbakam refuse de reproduire un modèle existant. Elle dénonce un cinéma qui enferme les individus dans des rôles prédéfinis. Un cinéma qui ne laisse pas de place à une pluralité de voix. Elle veut que son cinéma dépasse cette réduction des individus à des récits figés.

« Il y a des générations d’histoires à raconter et qui doivent être racontées. Ces histoires doivent « contaminer » le cinéma existant. Personne ne connaît ces histoires en Europe. Qui prendra le risque de raconter ces histoires ? Il devient nécessaire que le cinéma d’ailleurs nourrisse le cinéma occidental car ce dernier a nourri pendant des décennies le reste du monde. »