Durée
2H00
Année
2025
realisation
Naoko Ogigami
Production
Kazumasa Yonemitsu, Hiromitsu Sugita, Makoto Watanabe
Scénario
Naoko Ogigami
Pays/Langue
Japon
Membre d’une secte dévouée à l’eau, Yoriko mène une vie réglée comme du papier à musique, jusqu’à ce que son mari réapparaisse après des années d’absence et vienne perturber son équilibre fragile.
« Un jour pluvieux, je suis passée devant un lieu de culte religieux qui venait d’ouvrir près de chez moi. Je me suis alors retrouvée devant des milliers de parapluies, et autant de personnes qui étaient là, adhérant à cette nouvelle religion. Tant de gens sont anxieux de vivre sans croire en quelque chose. Je suis restée immobile devant ce spectacle. Voir toutes ces femmes soigneusement habillées, aller et venir dans cet établissement, a été le catalyseur du scénario du Jardin Zen. Pourquoi ces endroits constituent-ils des lieux de refuge ? Qu’est-ce qui pousse les gens à rejoindre une église, un culte ? »
Voilà les premières interrogations de Naoko Ogigami quand elle commence son film. Puis, ces questionnements s’associent à d’autres, tout aussi personnels et liés à la société japonaise : Pourquoi les femmes au Japon acceptent-elles une vie soumise à des règles patriarcales si rigides ? Pourquoi acceptent-elles leur place dans la société, confinées à la maison, dépendantes de leur mari ? Pourquoi se contentent-elles d’une « acceptation même à contre-cœur » ? La réalisatrice se demande alors si c’est la société patriarcale, en forçant les femmes à accepter des situations inacceptables, qui les pousse vers la religion. Ou, à l’inverse, est-ce la religion, avec son appel à l’acceptation et à la dévotion, qui nourrit la soumission des femmes en leur donnant un cadre moral qui justifie cette soumission au quotidien.
Au lieu de répondre directement à ses interrogations, la réalisatrice pose une nouvelle question : Les femmes doivent-elles continuer à se taire ? Elle choisit de nous montrer les conséquences d’importants bouleversements dans la vie de certaines femmes au Japon. Elle nous plonge dans deux histoires distinctes, mais toutes deux révélatrices des défis à surmonter.
D’un côté, il y a ce mari qui vient perturber la vie de sa femme en revenant après une très longue absence. Par son retour, il réveille de vieilles tensions. Mais cette fois, les choses sont différentes. Yoriko a tissé des liens, elle a repris son indépendance. Au fil des événements, elle tente de se libérer et de poser ses limites. De l’autre côté, une autre femme, dont la vie semblait figée après un séisme dévastateur, commence, elle aussi, à trouver de l’espoir grâce à une amitié naissante. La réponse de la réalisatrice est-elle dans la sororité ?
« Jusqu’à présent, on disait de mes films qu’ils étaient relaxants, réconfortants, mais je suis toujours à la recherche de quelque chose de nouveau. Chaque fois que je fais un film, je suis guidée par une envie particulière, et cette fois-ci, j’ai voulu mettre en avant mon côté féroce. En tant que femme, je me sens étouffée au Japon et réaliser Le Jardin Zen était un moyen pour moi d’y remédier, avec beaucoup d’humour noir. »
Toutes les parties entre guillemets sont des extraits tirés du dossier de presse que je vous encourage à lire.